Invité par Microsoft au Tech’Ed Barcelona 2006, j’ai pris quelques jours de congés hors de mon Ecole pour assister à ce fabuleux événement. Me voici donc en cours, bouillonnant à l’idée que bientôt je pourrais m’échapper pour cette ville que je ne connais pas mais qui m’attends. Sonnerie. Je pars comme un boulet de canon. Barcelone, me voici !
L’aller
Aéroport de Roissy : Enregistrement facile, merci à Air France, mais par contre l’embarquement était un peu fastidieux en raison des nouvelles règles de sécurité européennes. Remarque, tant mieux, on se sent plus rassuré ! Le vol était assez tranquille.
Vue du ciel, les villes espagnoles étaient très éclairées, offrant un magnifique spectacle. Barcelone, ville côtière, s’étale sur le littoral et se développe sur quelques grands axes vers les terres. Les rues et ruelles, au tracé bien plus sinueux qu’en France, donnaient l’impression, depuis le ciel, d’un bazar phénoménal. Vous voulez imaginer Barcelone la nuit ? Imaginez une plâtrée de spaghetti, agencez-la pour donner une pieuvre et remplacez les pâtes par des néons : c’est à peu près ça !
A l’arrivée, on se perd un peu dans l’aéroport puis on finit par trouver le couloir d’accès au train. De là, nous rejoignons la station Placia de França en essayant d’aller à celle nommée Arc de Triumph (pour des frenchies, ça ne s’invente pas). L’appartement est magnifiquement décoré, ses 6 pièces pour 80 m2 nous laissent sans voix. Terrasse des deux côtés, trois chambres, deux salles de bain, un salon, une cuisine, une vue et un accès libre à la piscine, un service de chambre… pour le même prix que l’auberge de jeunesse une fois ramené au prix par personne.
Premières sessions
Après un réveil douloureux, nous nous sommes rendus au CCIB. Une petite course nous a permis de choper le Tram, dans lequel nous avons été rejoints par certains MSP parlant une langue à consonance germanique. Nous les avons suivis jusqu’à l’entrée puis nous sommes présentés à l’enregistrement. Un badge et une sacoche de goodies plus tard, nous voilà prenant un petit déjà bien mérité à l’étage. Ensuite, chacun a suivi sa route…
En ce qui me concerne, j’ai assisté à une conférence de Rafal Lukawiecki (ProjectBoticelli) sur la sécurité dans Vista : plein d’humour et bien géré, son tour d’horizon présentait une vingtaine d’améliorations dont SId, Forefront, NAP, l’UAC, le nouvel outil de logon, Cardspace, Restart Manager, BitLocker, Tpm, EMS, EFS, CNG et plein d’autres acronymes techniques… J’ai pris des notes mais j’étais mort de rire tout du long donc on verra ce que ça donnera à la relecture !
Après une pause café, nous sommes allé à la session « 10 façons de briller avec Vista ». Je m’attendais à une présentation 3C classique (Clear, Confident, Connected ) et c’est ce qui s’est passé… Les trente premières secondes. En fait, c’était plutôt « 100 façons de faire suer une Microsoftee en lui parlant de l’UAC et des réactions du public à la notion de privilège et de sécurité ». Avec une assemblée aussi hostile, je me croyais presque aux Open Days de février… En même temps, je les comprends : l’apprentissage des non-initiés va être difficile mais je pense qu’il est capital de comprendre qu’il est nécessaire.
Elle a quand même réussi à parler de quelques trucs intéressants comme la virtualisation des applications offline et partagées. Un détail qui me choque légèrement, c’est la facilité qu’ont les Microsoftees à enfoncer XP pour mettre en avant Vista… Quel intérêt en effet de dire que sous XP il fallait être administrateur pour passer la calculette en scientifique (à vérifier), ce qui est absurde, et que sous Vista c’est mieux géré ? Pour moi ça souligne quand même un peu trop que Microsoft s’est rendu compte de cette grossière erreur et a attendu l’OS suivant pour la corriger plutôt que de réaliser un correctif. Moi je dis ça, je dis rien…
Catherine HELLER nous a aussi présenté Winqual, une avancée dans la gestion des rapports d’erreur, les metadata, l’interface modulable… J’ai un peu honte de le dire mais j’écoutais d’une oreille peu attentive : les attaques incessantes des développeurs et les quelques incohérences relevées précédemment avaient sérieusement entamé sa crédibilité et beaucoup de nouveautés nous avaient déjà été présentées par Benjamin GAUTHEY… en mieux.
CardSpace ou la fédération d’identité
Pour la session de l’après-midi j’ai choisi CardSpace. Cette techno vise à terme à supprimer la pluralité des logons et mots de passe sur le net, dans les applications, et dans le monde informatique en général. À l’image des comptes Passport de MSN, il s’agit de proposer une identification unifiée, comme si il existait une couche d’identification à côté des couches DNS et IP. Certains diront que Microsoft cherche encore à faire sa sauce dans son coin avec une techno propriétaire. Oui et non…
En effet, le CardSpace fonctionnera sur les éléments Microsoft tels que les dernières versions des plateformes SharePoint ou OBS, mais il sera aussi utilisable sur n’importe quel site intégrant les standards WS-*. Vous pourrez donc profiter de la techno en tant qu’usager sur Vista, alors que le webmaster aura développé sur Mac via une implémentation respectueuse du standard… Bel exemple de transversalité !
Le contenu de la session était très intéressant même s’il a rapidement dépassé mon niveau technique.
Soirée Microsoft Student Partners
Dès la fin de la session, la chasse aux goodies a repris. Quelques minutes plus tard, j’avais la sacoche suffisamment lourde pour ruiner mon épaule. Mais ne parler que des goodies serait injurieux envers ceux qui les offrent. En effet, je suis toujours surpris de voir avec quel plaisir les représentants expliquent leurs technos, leur vision et le tout sans se lasser, toujours motivés. Chapeaux bas.
Entre temps nous avions été interviewés par Redo. Après, nous avons profité d’un moment pour souffler, recharger nos batteries (dans tous les sens du terme) et repasser par le stand abritant l’appareil à fondue au chocolat (normal).
A 17h, nous avons pris le bus direction la salle de réception pour la soirée MSP avec les étudiants de toute l’Europe et même plus. Nous devions être plus de 120. Je ne ferais pas la liste des pays, car je n’ai pas la mémoire de Caroline, la responsable MSP EMEA, qui a commencé la soirée en présentant le programme international. Ensuite Mario BROS déguisé en Microsoftee nous a présenté l’Imagine Cup. Il a commencé par lancer une vidéo sous Vista mais, sûrement à cause d’une faute de frappe, c’est Slide Show qui s’est lancé (quoi, c’était WMP 11 ?). J’étais très déçu parce que la vidéo m’était inconnue et que la faute est encore une fois retombé sur Vista alors que la RC2 fonctionne au poil (je l’ai). Il faut juste éviter les vidéos en 5120*3072…
C’est ensuite l’équipe norvégienne TMU, gagnante d’Imagine Cup Software Design qui nous a présenté MediWatch, leur solution de surveillance médicale. Ils étaient tous en blouse et parlaient un anglais impeccable, ça en jetait ! Leur solution part du constat qu’aujourd’hui de nombreux outils mesurent la condition physique des personnes devant être suivies pour leur diabète, leur risque d’AVC… Pourtant, en Norvège, il y a plus de PDA que d’habitants ! Une solution générale qui réunirait toutes les infos utiles dans un seul et même appareil pourrait donc être envisagée : le projet était né. Tournant sur un Framework maison, MediWatch collecte les données, les présente synthétisées sur Media Center, les transmet si besoin par Live Messenger (pour alerter par exemple), les présente sur le bureau dans un gadget de la Side Bar Vista…
Et encore d’autres choses dans le futur, le système étant extensible. Aucun doute que ça rassurera les parents d’un diabétique qui pourront suivre leurs enfants en temps réel, ou les enfants de personnes dépendantes pour vérifier la santé de leurs proches. Pour l’instant, le logiciel repère uniquement les problèmes relatifs au taux de glucose ou au rythme cardiaque mais il est adaptable à l’asthme ou à d’autres affections requérants une surveillance. Après quelques photos bien marrantes, ils nous ont conviés à participer au Software Design de cette année, pour vivre une formidable aventure. Mais ils nous ont aussi déconseillé les glaces au lait de buffle, il semblerait que ce soit assez… dur à digérer !
Steve Konya, de British Telecom, nous a ensuite expliqué, vers 19h30, l’intérêt de l’Imagine Cup dans le processus d’innovation. En effet, BT investit énormément pour dénicher les talents qui leur permettront de garder une compétitivité face à d’éventuels produits de substitut qui pourraient être proposé par d’autres géants comme Google.
L’idée de l’Innovation Accelerator : offrir deux semaines de conseils autour des technologies impliquées et des technologies BT pour améliorer les solutions imaginées et leur apporter la compétence BT. La solution peut ensuite profiter des contacts BT, de l’hébergement sur les serveurs BT… Tout en restant financièrement indépendante et propriétaire de ses créateurs. Bon, si vous êtes comme moi, vous ne croyez pas trop aux mécénats. Mais plus je côtoie les équipes Microsoft, plus je doute… C’est ensuite l’inénarrable, l’incontournable Benjamin Gauthey qui nous a présenter les nouveautés MS.
Après quelques difficultés avec la reconnaissance vocale de Vista en anglais (french accent powa !), il nous a présenté les outils de reconnaissance d’écriture sur Tablet PC (snipping tool), une application WPF de présentation de news en vectoriel, une autre présentant un livre en 3D donc on peut tourner les pages avec déformation dynamique du contenu des pages, y compris des vidéos. Mobile Device Center était également de la présentation, ainsi que le USB Key Speed-Up System qui vous permet d’utiliser la clé comme un rajout de RAM. En présentant Photo Gallery, il a migré vers le nouveau Media Center.
Enfin, il s’est autorisé à nous parler de PhotoSynth. PhotoSynth est un service de d’hébergement et de gestion de photos pas comme les autres. Une fois toutes vos photos d’un certain endroit uploadées, des algorithmes de fou reconstituent la scène en disposant les photos dans un espace 3D, gérant les points de vue, les focus. Bluffant !
Après les présentations, nous sommes allé, à pied, jusqu’au Lasermon, un gigantesque labyrinthe de néons où on a pu s’en donner à cœur joie (enfin mis-à -part le fait qu’on ne comprenait rien) après un copieux dî ner à l’espagnol (huuum gaspacho !). Point noir de la soirée : la récupération des bagages. À l’ESIEE, même soûls en pleine soirée, on fait mieux ! Non sérieusement, ils avaient rangé ça n’importe comment, et étaient complètement infoutus de trouver quoi que ce soit. « A bad case f distributed application » m’a dit un MSP Russe alors que j’entamais ma 45e minute d’attente. Déprimant.
Mais les Frenchies MSP ont fini par récupérer leurs sacs et c’est en taxi que nous sommes rentrés à l’appartement. Après une bonne heure de rangements de goodies et de délires en tout genre (dont un lancer d’avion en bois depuis le sixième… Qui s’est conclu par un crash dramatique de mon F16 en liège), nous avons fini par aller nous coucher sur le coup de 2h… Entre temps, Cyprien et Julien étaient partis en vadrouille dans Barcelone. On verra ce qu’il nous raconterons !
Deuxième journée
Première conférence de la journée : Daniel Moth , « .Net 3.0 sur Vista ».
Au programme :
- Glass dans les applications .Net (« For the last 20 years, it was just Windows. Now it have Glass »)
- Le gestionnaire d’évènements (pour, par exemple, désactiver Glass en cas de batterie faible)
- La gestion améliorée des rapports d’erreur (pour simplifier la communication avec l’utilisateur)
- WinQual (pour que les rapports d’erreurs servent à quelque chose)
- Les fonctions avancées de la bibliothèque de redémarrage (après une mise à jour ou un crash)
- La création de gadgets pour la sidebar (moins intéressant à mon sens mais qui pourrait, à terme, remplacer la Taskbar) en HTML, XML et JScript.
Pour chaque exemple, Daniel nous a montré la partie du code de son appli gérant l’API utilisée, ainsi que rapide tour des pièges dans lesquels ne pas tomber. Certains éléments de la présentation doivent être disponibles sur son blog.
XNA Framework
Après un petit tour aux stands pour un ravitaillement en denrées et goodies, nous avons visité quelques stands intéressants, notamment DataDirect (co-créateur avec Microsoft du standard ODBC) où j’ai laissé un CV (« C’est une boite américaine, 99 % des ingés sont là -bas. En France, on est… plus ou moins trois ».
Nous sommes ensuite allés à une conf de Rob Miles sur le développement XNA. Sa présentation a commencé par un constat concernant l’industrie du jeu vidéo : créer un jeu d’aujourd’hui n’a plus grand-chose d’amusant. Cela met en jeu des équipes de développement monstrueuses, des processus coûteux et un tel besoin de retour sur investissements des éditeurs que les jeux sont souvent finis après leur sortie…
XNA fournit une plateforme de développement bâtie sur un IDE reposant sur un pipeline de services middleware et basé sur VS2005 Team Foundation Server. XNA s’articule autour de .NET 2.0 et C#, et les jeux tournent en code managé.
De nombreuses difficultés précédemment inhérentes au développement de jeux vidéos sont évitées : plus d’affichage à créer, plus de captures d’évènements louches… Car les étapes sont toujours les mêmes : charger les ressources, boucler le moteur de jeu, threader l’affichage. Ces trois éléments sont donc les trois briques minimales d’un projet XNA.
Tout ça me rappelle à la fois le projet de jeu vidéo en Java que j’ai développé il y a 2 ans et mes quelques mois d’ASP.NET. Marrant comme mélange. Et surtout terriblement efficace. D’autant que XNA, fait pour la XBox 360, supporte le branchement USB d’une manette pour les tests.
Bien sûr Rob s’est senti obligé d’articulé son discours autour de son propre jeu : « Hot Salad of Death with Cheese »… ce qui lui a donné l’occasion de placer de nombreuses blagues savoureuses.