Alors que les spéculations vont bon train sur les sociétés du Web 2.0 (n’est-ce pas le fer de lance de TechCrunch, un des blogs les plus consultés de la blogosphère ?), il existe quelques réticents aux principes qui ont fait le succès de ces « nouvelles solutions ». Jaron Lanier, que j’ai découvert via Transnets, fait visiblement partie de ceux-là …
Il est particulièrement critique envers Wikipedia ou plutôt la perception globale des contenus générés collectivement… au final, une source d’information se retrouvant dangereusement concentrée dans un goulot d’étranglement est considérée par la masse comme une force de vérité absolue. Allant encore plus loin, on peut assimiler la croyance populaire en la véracité des produits collaboratifs à la foi ressentie à la lecture des Grands Livres religieux : le contenu y est là aussi clair et troublant d’omniscience, mais c’est bien les voix de multiples hommes imparfaits qui transpirent de ces ouvrages.
Dès lors, nous assistons en ce moment à une véritable guerre de religions ayant chacune leurs pratiquants, leurs rituels, se copiant ou s’assimilant les unes les autres… chacune voulant devenir la référence des autres (Facebook semble aujourd’hui en tête de cette course à l’assimilation des services Web 2.0 ne sera-t-il pas assimilé lui aussi par des méta-moteurs de recherche d’individus comme Spock ?).
Le danger : cette croyance en l’intelligence collective qui rend l’individu irresponsable (puisque masqué par le collectif). Mais plus grave est la gymnastique d’esprit pratiquée par ces croyants qui les pousse à accepter n’importe qui et n’importe quoi dans leur communauté, rabaissant au maximum le niveau d’exigence au profit de la quantité d’information. Est-ce que les mécanisme de contrôle sont à la hauteur ?
Comme je le disais dans un précédent article, l’article sur le personnage fictif de Hiro Nakamura dans Wikipédia est plus long que celui sur Charles Baudelaire…