Il y a des livres qui vous marquent, des films qui vous hantent. De la même manière, certains jeux vidéos restent à jamais gravés dans votre histoire. Celui-ci aura toujours une valeur particulière pour moi.
J’ai pas mal voyagé, petit. De Sèvres à la Martinique, de la Martinique en Bretagne, de la Bretagne à Bordeaux, de Bordeaux à Paris… on peut dire que j’ai du m’adapter un bon paquet de fois et souvent, au passage, prendre mes distances avec mes amis et m’en faire de nouveaux.
Quand mes parents ont décidé de déménager du Morbihan à Bordeaux, en 1997, je n’avais pas encore 14 ans. J’étais sacrément triste de perdre tous mes amis du Lycée où j’étais depuis la 6e. Alors pour fêter ça dignement, on s’est tous retrouvé chez Youen qui nous a invité à passer le week-end (enfin surtout ses parents, que je remercie en passant). Nous avons passé un super dernier week-end ensemble, à la fin duquel mes copains m’ont offert Final Fantasy VII, qu’ils s’étaient côtisés pour acheter. Je ne connaissais pas du tout la licence Final Fantasy, mais j’étais déterminé à en profiter dès mon retour à la maison.
Quand je suis rentré, la console et la TV étaient déjà rangées dans les cartons. J’ai dû attendre plusieurs jours, et d’être arrivé à Bordeaux pour pouvoir déballer et commencer à jouer à ce dernier symbole de ma vie bretonne.
J’ai refusé de défaire mes cartons pendant deux jours. J’avais juste sorti la TV, et j’étais assis sur un carton, et je jouais. De temps en temps, j’appelais des copains pour leur parler de ma progression. J’ai repris ma vie petit à petit, appelé mes copains de moins en moins. J’ai fini le jeu entièrement, m’offrant le luxe d’un combo unique me permettant de vaincre l’Arme d’Émeraude en une fois (les appels d’invocations se succédant automatiquement pendant plusiers dizaines de minutes).
Final Fantasy est pour moi un grand jeu, et son scénario qui aborde la perte d’un être cher et la résilience du héros fait écho aux conditions dans lesquelles j’ai eu le jeu. Malheureusement, un jour, j’ai revendu ma Playstation pour me faire un peu de sous afin d’acheter mon premier PC et le jeu avec.
En 2004, j’ai eu envie de jouer à nouveau à cet excellent jeu. J’ai installé un émulateur et je me suis mis en quête d’un exemplaire. Après plusieurs recherches infructueuses, j’ai enfin trouvé un revendeur qui m’en faisait un prix raisonnable (je l’avais trouvé sur Paris à 96 €… « Un classique très rare » disait le vendeur pour se justifier). Je l’ai fini à nouveau et j’y ai pris autant de plaisir que 7 ans plus tôt.
Je ne suis absolument pas objectif quand je parle de Final Fantasy VII. J’ai acheté le blu-ray d’Advent Children. J’ai joué à Dodge of Cerberus sur PS2, à Crisis Core sur PSP… et j’ai aussi découvert depuis d’autres Final Fantasy même si celui-ci gardera toujours une place dans mon cœur.
Peut-être émulerais-je un jour FF VII sous Windows VII, qui sait ?
Nous sommes désormais en 2020 et je viens d’installer la démo de Final Fantasy VII Remake, sur PS4. Je ressens les mêmes frissons. À ce rythme, je devrais finir FFVII Re-Remake vers 2036, sur PS10. Est-ce que mes petits-enfants me regarderont jouer d’un air pathétique en se demandant pourquoi Papy est accro à cette vieille licence ? Certainement.