J’ai lu le roman "14,99 €" (oui, il avait déjà changé de nom à cette époque-là ) il y a environ 7 ans. J’étais au lycée, j’étais surpris par autant de dénonciation, de crachage volontaire à la face de la société de consommation. L’antihéros Oscar ne m’était pas familier, ni même sympathique. Mais le second degré que je percevais chez le narrateur me laissait voir un soupçon d’intelligence chez l’auteur et j’avais apprécié. Même si le roman pris mot-à-mot était gratuitement vulgaire.
Le problème de l’adaptation cinématographique est de retranscrire la sensation du lecteur en images et pas forcément toute la narration originale. Avaler la retranscription parfaite du livre en images imprime trop l’esprit pour qu’on ait le temps d’accéder à un second degré d’interprétation. S’enchainent alors les clichés trash parfaitement résumés par les deux premières minutes du film : masturbation, coke, vomi, mépris.
Et c’est comme ça pendant 2h. Deux heures d’images vulgaires mais hautement photogéniques, du Gondry dopé sur la longueur. Bref, c’est fatiguant, pas drôle, pas dérangeant non plus, même pas assez profond pour être dénonciateur de quoi que ce soit. Mais c’est un bon produit dérivé du livre : on y voit Beigbeder à chaque coin de caméra.