« À la croisée des mondes » est une saga en trois tomes, écrite par Philip Pullman entre 1994 et 2001. Les titres français sont, comme d’habitude, complètement différents des titres anglais (et cette nuance est incompréhensible). En revanche, les romans sont excellents dans les deux langues.
Avant de commencer, je tiens à vous prévenir : n’allez pas sur Wikipédia pour avoir des informations sur cette saga. L’article s’attarde énormément sur le côté polémique de l’œuvre et se permet de dévoiler certaines informations capitales… c’est maladroit.
Ce qu’il y a en revanche de très bien est à l’initiative de l’équipe de communication de l’adaptation cinéma (en salles actuellement) qui a distribué, en guise de publicité, les premiers chapitres de « La boussole d’or ». Faire découvrir le roman original est toujours le plus beau cadeau qu’on puisse faire quand il s’agit de présenter une adaptation.
Le pitch
Tout commence dans un monde alternatif au nôtre qui mélange une ambiance de XIX° siècle et de mysticisme. Lyra, une jeune fille intelligente et sauvage, est élevée par les Érudits du Jordan College d’Oxford. Toujours accompagnée de Pantalaimon, son dæmon, elle s’initie au hasard d’une de ses bêtises, aux activités de son oncle Lord Asriel dans le Grand Nord, pays des ours en armure.
S’en suivent de nombreuses rencontres extraordinaires avec des gitans, des sorcières et bien d’autres personnages que vous aurez, j’espère, l’occasion de découvrir. Vous en apprendrez plus sur les dæmons ainsi que sur le phénomène mystérieux qui inquiète tant les scientifiques que les religieux : la « Poussière ».
Pourquoi en parler ?
On y trouve, et c’est une chose rare dans les romans de Fantasy, une importante mise en valeur des femmes. Qu’elle soit sauveuse de l’humanité, sage tentatrice ou manipulatrice, elle est souvent forte et indépendante.
Le roman est également teinté d’une forte critique des intégrismes qu’ils soient religieux ou scientifiques. Cela fait ressentir au lecteur un mélange de mysticisme (les concepts de l’âme, du fantôme, du retour à la Terre…) et d’opposition face à l’existence d’une force toute-puissante (souvent masculine).
J’ai lu que le roman était souvent opposé au « Monde de Narnia » dans lequel la foi en Dieu prend au contraire le dessus sur la pensée individuelle et critique. Je pense que je lirais d’ici peu quelques-uns des romans pour me faire ma propre idée.
Et le film ?
J’espère que l’adaptation cinéma ne se laissera pas aller à la niaiserie car les romans sont loin d’être des modèles de littérature infantile. Au contraire, j’ai même trouvé des passages assez durs et je pense profondément que cela peut faire un excellent film… mais pas un conte de Noël pour les enfants comme pourrait le penser le public. Je pronostique donc un résultat mitigé en salles obscures… même et surtout si l’adaptation est réussie.