Dans le cadre du projet de loi de financement pour 2009 a été votée la prolongation du travail volontaire jusqu’à 70 ans. La presse a très largement couvert le sujet pour des raisons plus ou moins discutables. Pour ma part, j’avoue être inquiet, mais pas forcément pour les raisons qu’on croit…
Je n’ai pas peur du « recul social », voté « sournoisement, dans la nuit ». Tant que le report de l’âge de départ reste facultatif, les cotisations seront toujours calculées pour un départ à 65 ans, voire plus tôt suivant les régimes. Ça permettra aux gens qui ont un métier difficile de partir plus tôt s’ils le veulent et c’est tant mieux pour eux. Il suffira d’avoir cotisé 160 trimestres (164 en 2012) ou d’en avoir racheté pour arriver au même nombre. Seul bémol, la fonction publique n’est pas concernée, le gouvernement ayant déjà fort à faire pour que l’âge légal passe à 65 ans pour tous les régimes !
Ce qui m’inquiète est le risque de sclérose de notre société. Cette mesure étant avant tout destinée aux cadres, qui prolongent souvent leur durée de travail au-delà de l’âge légal, on risque donc de voir d’ici quelques années des populations dirigeantes vieillissantes et faiblement renouvelées. Un grand patron de 69 ans poussé à la retraite par plusieurs « jeunes loups » de 63 ans… surréaliste ? Pas tant que ça.
Évidemment, le problème n’est pas simple et je ne suis pas le seul à me poser des questions. On pourrait peut-être imaginer, parallèlement à la prolongation de l’âge maximal de départ en retraite, une « seconde vie professionnelle » ? S’il le souhaite, le directeur d’agence pourrait ainsi assouvir sa passion pour les jeux en ligne en tenant un cyber-café tandis que le postier ouvrirait une galerie d’art. Les personnes ayant l’expérience pourrait se joindre aux créateurs de start-up pour leur apporter leur aide…
Une vision, certes utopique, mais qui me laisse penser que l’avenir est et sera toujours devant moi, même à 60 ans !