Voilà une décision que j’ai bien du mal à comprendre : la diminution du budget du planning familial de 500 000 euros, soit environ 20 % de sa dotation de l’année précédente (2,6 millions d’euros). Le planning, c’est quand même un excellent endroit pour se renseigner sur des choses assez fondamentales comme la contraception, l’avortement, les responsabilités des hommes et des femmes, leur sexualité et même pour dénoncer parfois des violences qui y sont liées…
Si on m’expliquait que le budget alloué à ces missions est désormais dépensé dans des cours d’éducation sexuelle plus à même de responsabiliser les jeunes… mais j’ai franchement un doute. Non, je crois que le seul constat qui a été fait c’est que le Planning Familial, ça ne rapporte rien et ça coûte de l’argent. Qu’on ait éventuellement voulu rationaliser, je peux comprendre. Rien ne dit que les associations qui perçoivent des budgets les utilisent parfaitement. Qu’on coupe 20 % du budget sans autre forme de procès, c’est juste débile.
Parce qu’au final, ça va coûter beaucoup plus cher. Car les jeunes qui se tournent aujourd’hui vers le Planning iront demain à l’hôpital public, monopoliser du temps auprès des personnels de santé déjà en sous-effectifs. Et je ne parle même pas de l’aide que représente le Planning dans la régulation des naissances. Moins d’information sur la contraception, ne nous leurrons pas, c’est moins de contraception. C’est davantage de naissances et pas forcément dans les meilleurs conditions. C’est un ensemble de frais liés aux grossesses qui explose, et ça ne compte pas encore les congés parentaux. Et puis tant qu’on est en pleine crise du crédit, rappelons que les personnes les plus sensibles sont encore une fois les jeunes mal informés et les familles qui cherchent à mettre un toit sur la tête de leurs bambins. Si vous mélanger les deux…
Alors c’est sûr, ça va relancer la consommation de couches-culottes, de biberons, de talkie-walkie roses, de peluches et des tri-thérapies (ah oui, j’avais oublié de parlé de ça aussi). Mais si ça fait chuter le marché de la pilule, du préservatif, des loisirs pour les jeunes (c’est moins facile avec un enfant à charge) je ne suis pas sûr que ça fasse remonter le PIB… Et on ne parle même pas du moral des français !