C’est quand même bien pratique, le vocabulaire. Prenez un groupe de gens qui télécharge de la musique ou des films sur Internet. Parmi eux, vous avez des gens conscients qu’ils nuisent à un certain système de rémunération des artistes, mais qui le font quand même. D’autres ne pensent nuire qu’aux majors, qui elles-même nuisent aux artistes en les exploitant. D’autres ne sont pas conscients d’enfreindre un système et ne se sont jamais posés la question, se contentant de reproduire un schéma social… Leurs différences ne sont pas importantes : ils téléchargent tous de la musique. Ce sont des Pirates.
Prenez un autre groupe de gens, qui contourne ou détruit les protections d’un logiciel, d’un ordinateur ou d’un réseau informatique. Certains le font pour accéder à des données confidentielles. D’autres cherchent à endommager ou corrompre tout ou partie du système d’information ou des données. D’autres encore soulèvent des problèmes afin que les entreprises les résolvent avant qu’une intrusion ne leur soit fatale. Ce sont aussi des Pirates.
Qu’ont en commun ces deux groupes ? Rien. On ne peut pas comparer Kevin, 12 ans, qui télécharge le dernier album de Larusso avec Paul B. Kurtz, expert reconnu en sécurité informatique et intervenant régulier du Black Hat. Pourtant, certains de nos politiciens y arrivent très bien, sans aucune honte.
Encore heureux, personne n’a accusé des téléchargeurs de mp3 d’avoir volé un pétrolier… Ça ne saurait tarder.