Cela fait des semaines que ça dure, et où en sommes-nous ? Malgré l’absence complète de résolutions des problèmes déjà soulevés par le texte, la proposition de loi dite « Hadopi » étend toujours plus son influence néfaste sur la vie privée des citoyens en les rendant responsables de tous les dispositifs acquis en leur nom : connexion internet, courriers électroniques… bientôt les SMS ?
Pour se protéger, ils n’auront qu’une solution, payer pour l’installation de dispositifs de surveillance sur leurs machines, au sein de leur foyer. Et pas question d’avoir une vieille machine ou un système d’exploitation dissident, car rien n’est prévu en terme d’interopérabilité. Comme le disent si bien Stan&Dan, la loi Hadopi aura au moins un avantage : elle va transformer tous les français en informaticiens.
Surveillés chez vous, il ne vous restera plus qu’à exprimer vos opinions à l’extérieur. Mais pas trop fort, tout de même, ou vous pourriez bien être licencié. Car non seulement le Ministère a des oreilles, mais il a aussi une bouche, et n’hésite pas à s’en servir pour tenir ses copains au courant, même si cela est contre-nature. Mais bon, un emploi qui se libère, c’est un poste à pourvoir. Réjouissons-nous et postulons en masse , même si nous ne sommes pas prêts de devenir fonctionnaires au Ministère de la Culture.
Ne comptez pas sur nos politiques pour désarmorcer la bombe. Hadopi, la plupart n’y comprend rien. Nos députés en font juste un débat « Gauche contre Droite », même si à Droite l’alignement sur une politique commune se fait dans la douleur. Mais rien n’empêchera Hadopi de passer : chaque rejet entrainera une relecture, les autres problématiques seront mises en attente le temps qu’il faudra. Et la presse me direz-vous ? Etouffée par ses besoins de liquidités, elle dira ce que le gouvernement veut qu’elle dise, pas la peine d’espérer.
Demain a lieu le vote solennel de l’Assemblée Nationale et j’ai du mal à être optimistre. D’abord parce que la solution est pire que le mal et ensuite parce qu’elle donne l’impression d’être la conclusion d’une aventure. Il n’en est rien. Les problèmes des industries médiatiques ne font que commencer. Certes, Hadopi est en route… et après ?