Je suis un grand fan de Stargate SG1. J’ai commencé à regarder la série en 1999 sur M6, et j’ai continué avec toutes les saisons et toutes les rediffusions que j’ai pu trouver depuis. Je n’ai raté aucun épisode. Quand le spin-of Stargate Atlantis est sorti, je lui ai même laissé sa chance. Pourtant la première saison était, disons-le, peu inspirée. J’ai suivi SG1 et SGA pendant une décennie, si fidèle au poste que quand ma femme veut me faire un compliment, elle me dit que je suis le meilleur mari de tous les Univers connus des Anciens. Ça vous donne le niveau.
Je suis navré de le dire mais Stargate Universe, dont vous pouvez voir les deux premiers épisodes gratuitement sur l’ITunes Store US, n’a aucun intérêt. Ni en soi, ni pour la licence, ni même indépendamment.
Lost… In Space… Again
Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard Goa’uld : un groupe hétérogène se retrouve perdu dans l’espace sur un vaisseau inconnu et plus ou moins endommagé, sans espoir de retour sur Terre. Prenez un peu de Lost In Space, mélangez avec une touche de SGA et une louche de BattleStar Galactica et vous obtenez ce vague post-it scénaristique sans fraicheur. Même les personnages sont issus d’un mélange raté de séries existantes. Le personnage récurrent du génie est cette fois découpé en deux entités : le jeune et optimiste joueur de jeux vidéo (dans une tentative désespérée d’accrocher une partie du potentiel nouveau public) et le grand mégalo plus ou moins responsable de la situation dramatique dans laquelle les personnages se trouvent (une sorte de Gaïus Baltar, donc, interprété par Robert Carlyle). Chez les militaires, on retrouve des responsables sans faille et des soldats bien jeunes, bien lisses et sans humour. Les autres personnages n’étant, pour l’instant que des figurants ou des mannequins (Alaina Huffman et Elyse Levesque, certainement embauchées pour leur jeu d’actrice).
Côté format, on quitte les épisodes stand-alone pour quelque chose qui buzze davantage en ce moment : le cliffhanger inimterrompu. Le principe : une phrase choc toutes les 7 minutes (énoncée en 3/4 profil, façon Horacio Caine) et une scène choc à la troisième seconde avant la fin pour donner envie au spectateur de regarder l’épisode d’après (ce qu’il n’avait pas forcément envie de faire jusque là, disons-le tout de suite). Le problème, c’est qu’entre ces phases il ne se passe rien. Les personnages sont perdus, donc naturellement, ne savent pas trop quoi faire. Il n’ont pas accès à la technologie environnante et se contentent d’errer en recherche d’occupation…
Destiny Galactica
J’avais 15 ans quand j’ai commencé à regarder SG1. Depuis, j’ai vieilli et mes attentes ont changé. Les scénaristes de Sy-Fy (anciennement Sci-Fi) ont bien compris cela, et ils ont certainement essayé de s’adapter en proposant à leur cible captive (comprendre : les gens qui comme moi n’auraient manqué une nouvelle franchise SG sous aucun prétexte) du contenu adapté. Le problème, c’est que nous n’avons pas attendu Stargate pour chercher quelque chose de plus mûr, et que ce n’est pas forcément ce que nous demandions.
A trop vouloir copier BattleStar Galactica, Stargate Universe se perd. Certes, il en reprend les personnages complexes, torturés. Il en copie l’image assombrie et l’univers dénué d’espoir… Le problème, c’est que tout ça, nous l’avons déjà vu et c’était extraordinaire… mais c’était BattleStar Galactica, pas Stargate.
Conclusion
Donc voilà, j’affirme mon désaccord inutile de fan déçu : je n’aime pas Stargate Universe tel qu’il a démarré et j’espère qu’il reviendra rapidement vers ce qui a fait le succès de la licence: dei dpisodes rythmés mais bourrés de références et d’humour scientifico-burlesque, des arcs scénaristiques longs mais simples, étalés sur des successions d’épisodes se suffisant à eux-même, beaucoup de technologie pour faire rêver le geek qui sommeille en moi et des PC Dell au logo mal masqué par celui du Stargate Command. Je veux du Stargate, pas du BattleStar Galactica de seconde zone.