Une polémique enfle depuis quelques temps autour d’une scène particulièrement violente du jeu à succès Modern Warfare 2 dans laquelle le joueur, incarnant un soldat, se retrouve au cœur du génocide de la population d’un aéroport, contraint d’exécuter froidement l’ensemble des civils présents pour réussir sa mission.
Beaucoup ramènent l’expérience au même rang qu’un GTA et de dire qu’elle favorise la violence des jeunes. Pourtant, le jeu présente une classification qui devrait normalement alerter les parents un minimum attentifs aux occupations de leurs enfants (mais moi je dis ça…). Avant la scène en question, un message indique qu’il s’agit d’un niveau violent psychologiquement qui peut être passé. Enfin, la scène intervient au cœur d’un scénario dont elle est une conséquence logique, et qui met le joueur dans une situation extrême mais surtout d’une responsabilité écrasante qui découvre ainsi que la violence n’est pas gratuite et qu’elle a moralement un prix.
Je trouve donc, au contraire, très positif de choquer des joueurs habitués à des jeux de tirs où le meurtre est gratuit. Je suis très heureux que l’industrie du jeu vidéo prenne ses responsabilités en montrant et en faisant ressentir aux joueurs cette violence qu’ils balayaient jusqu’à présent d’une rafale de Uzi.
Je viens d’acheter Heavy Rain, un jeu dont j’attends beaucoup dans le registre de la violence psychologique, au même titre qu’un bon thriller. Les premières minutes sont oppressantes à souhait, d’une violence subtile et omniprésente.
P.S. : A noter, comme si ces deux-là étaient faits pour s’entendre, que le producteur d’Heavy Rain est venu apporter son soutien aux développeurs de Modern Warfare 2 à propos de cette fameuse scène.