Tous les enseignants ont vécu ce moment. Parfois, lors de la première répétition d’un cours mais plus souvent à la première question posée par un élève. Ce moment où l’enseignant se rend compte qu’il ne maîtrise pas complètement son sujet. Tous les gens qui ont enseigné m’ont fait le même témoignage :
Je ne maîtrisais pas réellement le sujet avant de devoir l’enseigner
Une erreur commune est de croire que la maîtrise d’un sujet implique sa productivité sur un projet le concernant. Ce sont en réalité deux choses profondément différentes. L’une fait appel à la raison, l’autre à l’intuition, et cela fait toute la différence entre un chef de projet et un expert en développement.
Le premier est dans une posture pédagogique : il doit pouvoir expliquer à tout moment la situation du projet par rapport aux délais, aux coûts et à la couverture fonctionnelle et technique en s’adaptant au vocabulaire de ses interlocuteurs car son objectif est la compréhension par l’ensemble des acteurs des problématiques qui les concernent. Le second doit avoir une vision intuitive de la meilleure solution, construite autour de son expérience personnelle mais aussi des récits des expériences des autres qu’il a assimilé au travers de sa veille et de ses expérimentations. Son objectif est de consolider la production pendant et après le projet pour en assurer la pertinence en terme d’architecture.
C’est pourquoi je suis toujours très dubitatif quand ces deux rôles projet sont portés par la même personne.