J’ai passé l’après-midi au parc avec mon fils. À côté de nous, des grands parents avec leur petit-fils.
La grand-mère m’explique :
Depuis les attentats, on s’occupe de lui le mercredi parce qu’il ne peut plus aller au foot. Vous savez, les autres enfants ne veulent pas jouer avec lui. Vous voyez bien (elle me montre ce garçon de 6 ou 7 ans) : ça se voit bien que son père est marocain.
Le grand-père renchérit :
Après, faut les comprendre, hein. Son père nous a dit qu’il avait un cousin qui connaissait un mec qui avait été mis en examen pendant une enquête sur un attentat en Tunisie. Tout ça, ça traîne dans la famille.
Je n’ai pas su quoi dire, par où commencer. Leur expliquer que quand on est mis en examen, on est innocent ? Que la criminalité ne se transmet pas par le touché ou la connaissance de criminels ? Franchement, à ce niveau… j’aurais probablement dépensé mon énergie pour rien. Et puis… les engueuler devant leur petit-fils ? Ça l’aurait rendu encore plus malheureux.
Je lui ai juste fait un sourire. C’est tout ce que je pouvais lui offrir et ça m’a déchiré le cœur.