Nous n’épiloguerons pas sur les promesses du gouvernement selon lesquelles « seules les infractions criminelles les plus graves peuvent justifier une sanction telle que la déchéance de nationalité prononcée à l’encontre de Français de naissance » puisqu’il appartiendra à la Loi de les fixer, et que rien n’interdit à ce que d’éventuelles réformes législatives n’en élargissent l’application.
[…]
La déchéance de la nationalité prévue dans le projet de loi constitutionnelle ne renforcera donc pas la sécurité du pays et constitue un désastre symbolique et politique qui comble au-delà de leurs espérances les auteurs des attentats du 13 novembre.
« L’analyse du projet de révision constitutionnelle : la déchéance de nationalité », par Cédric Mas
Ne nous y trompons pas : la déchéance ne servira pas qu’à lutter contre le terrorisme. En dehors des usages du gouvernement en place (qui, rappelons-le, assigne à résidence des opposants écologistes), elle pourra également servir aux suivants puisqu’elle réintroduit la nationalité comme un domaine indépendant de la Loi. L’extrême droite doit jubiler et salive d’impatience à l’idée de ce qu’elle pourra faire de tout ça pour lutter contre les « invasions migratoires » (pendant ce temps, l’Allemagne a recruté 8 500 enseignants pour apprendre l’allemand aux réfugiés, c’est dire si nous sommes à côté de la plaque).
.@f_philippot : "Une fois le principe réhabilité, il faudra appliquer la déchéance de nationalité plus largement." @itele
— Front National (@FN_officiel) 28 Décembre 2015