Tous les jours, ce sentiment gênant d’être dans un pays qui bascule. Où se trouve la limite, où se trouve le déclencheur d’une envie d’ailleurs ?
Aujourd’hui, marchant à côté d’un homme en robe (que je pense être une robe d’avocat, même si j’avoue ne pas être un expert de l’habit), je croise un groupe de 5 policiers. Regards méprisants envers mon voisin, puis, relativement fort pour que la rue entière entende :
— Atcha ! [S’adressant à ses collègues] Pardon, hein, ça me fait ça à chaque fois que je vois un juge…
— Bah, t’inquiètes pas, va, bientôt t’auras plus de problème, les juges auront disparu.
— C’est clair, il n’y aura que nous !
J’ai voulu dire quelque chose. Je ne l’a pas fait. J’ai eu peur des représailles.
J’ai eu peur des représailles de la Police.
Alors je sais, tout ça est peut-être dans ma tête. Certains font les autruches et visiblement, n’en sont pas moins heureux. Mais j’ai quand même l’impression que nôtre pays s’enlise un peu plus chaque jour, et que certains en tirent profit.
2012 2015 Fonction publique –> De l’État 16 22,7 Dont Professeurs des écoles 6 9,8 Dont Enseignants du second degré 5 9,2 Dont Policiers et militaires 30 51,5 –> Territoriale 17 23,5 –> Hospitalière 19 26 Entreprises publiques 22 28,6 Votes et intentions de vote en faveur du Front National, suffrages exprimés (%)
« La dynamique du Front national », par Pascal Perrineau du Centre de recherche politique de SciencesPo, Décembre 2015
Mais bon, n’allons pas trop vite, des fois qu’expliquer le vote F.N., ce serait déjà vouloir un peu excuser1.
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en référence à nôtre Premier Ministre Manuel Valls et son « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser » en parlant des français qui versent dans le terrorisme. ↩