Dans une mission de conseil en choix de solutions, il y a toujours une des alternatives qui se retrouve là pour des raisons politiques évidentes, tant elle est loin du besoin. J’appelle ça le syndrôme du marteau.
Ça donne quelque chose comme ça :
— Nous voudrions que vous nous aidiez à choisir une voiture et nous comptons sur vous pour nous aider à sélectionner quelques modèles. Nous vous demanderons ensuite une critique détaillée de ces modèles face à nos besoins : il est très important pour nous que le véhicule soit solide, qu’il consomme peu et qu’il permette d’aller d’un point A à un point B.
— Très bien. Nous avons interrogé nos experts et nous vous proposons, au regard de votre expression de besoin : une Audi, une Mercedes et une BMW. Lançons-nous l’étude ?
— Bien sûr mais pouvez-vous également intégrer ce produit, s’il vous plait ?
— C’est-à-dire… ce n’est pas un véhicule. C’est un marteau.
— Ah ? Pourtant nous l’avons déjà acheté et le vendeur nous a assuré qu’il pouvait également faire voiture, dentiste et chaussure.
— Euh, probablement, mais là nous cherchons une solution spécialisée, non ?
— Oui mais ne soyons pas pessimiste. Il est là, alors ce serait idiot de ne rien en faire.
— Très bien, mais sachez d’avance qu’il sera probablement mal noté par l’étude.
— Je ne comprends pas, il correspond bien à nos critères.
— Pas vraiment, non.
— Est-il solide ?
— Oui, sûrement.
— Est-ce qu’il consomme de l’essence ?
— Euh, non, en effet, mais vous voyez bien qu’il ne permet pas d’aller d’un point A à un point B.
— Vous êtes donc prêts à mettre de côté une solution dont on voit bien, en cinq minutes, qu’elle correspond déjà à ⅔ de nos besoins ⁈
Mais en général, au final…