Le kintsugi (ou kintsukuroi) est un art issu d’une technique japonaise qui date du 15e siècle consistant à réparer les céramiques brisées avec de la laque saupoudrée de poudre d’or. Au lieu de cacher les cicatrices de l’objet brisé ou fragilisé, le kintsugi les valorise. Au lieu de n’avoir une existence dans l’instant, l’objet s’enrichit d’une histoire qui raconte ses faiblesses et le rendent unique.
Notre société consumériste cultive très souvent l’illusion que ce qui est neuf, lisse, identique à l’idée qu’on s’en fait… a plus de valeur que ce qui a vécu. Le kintsugi nous rappelle la beauté qui existe dans nos cicatrices, qu’elles soient visibles ou invisibles.
Le kintsugi se rapproche ainsi du wabi-sabi, un mouvement plus général qui s’intéresse à l’unicité,à l’existence, aux imperfections. Il y a dans cette philosophie quelque chose de simple, de sobre et de modeste qui nous manque parfois cruellement, ici, en Europe.