Sur un de ses profils, Yann Leroux, auteur de Psy et Geek, Superhéros sur le divan (entre autres) a partagé un guide de survie aux discussions sur les réseaux sociaux.
Je me permets de le reprendre ci-dessous (avec son autorisation) pour y revenir à chaque fois que j’aurais la tentation de participer à une discussion stérile mais aussi pour donner à mes interlocuteurs les éléments nécessaires à me faire taire si jamais j’y participais malgré tout.
Préalable
Une discussion est un échange entre plusieurs personnes qui tentent de s’influencer pour faire prévaloir leur point de vue.
Le discutant accepte-t-il la possibilité de changer d’avis ?
Non → Arrêt de la discussion.
Le discutant accepte-t-il d’expliciter la preuve lui permettant de commencer à douter, ainsi que les critères de crédibilité lui permettant de considérer cette preuve comme valide ?1
Non → Arrêt de la discussion.
Le discutant cesse-t-il d’utiliser un argument qui a été invalidé ?
Non → Arrêt de la discussion.
Le discutant est-il prêt à argumenter rationnellement ?
Non → Arrêt de la discussion.
Anatomie d’une bonne argumentation
Une affirmation est un argument apporté par un discutant.
Les raisons sont les principaux points qui justifient l’affirmation.
Les faits sont les éléments apportés comme preuve des raisons.
Les garanties connectent les faits aux raisons et à l’affirmation.
Les contre-arguments sont des affirmations qui s’opposent a l’affirmation du discutant.
La réfutation est la preuve qui conteste les contre-arguments.
Les règles d’une bonne discussion
- N’introduisez pas de nouveaux arguments tant que la discussion n’a pas évolué sur les arguments de départ.
- Ne discutez pas un autre argument si un fait avancé a été invalidé.
- Apportez des preuves pour soutenir votre argument.
- N’affirmez pas que vous n’avez pas besoin de preuve.
Un de ces principes n’est pas respecté → Arrêt de la discussion.
Ces principes sont respectés → Bravo vous avez eu une discussion rationnelle.
Les caractéristiques de la pensée critique2
Différenciez les affirmations rationnelles et celles qui font appel à l’émotion.
Présentez les analyses des données ou de l’information.
Reconnaissez les erreurs logiques.
Établissez des liens entre des sources discrètes de données et d’informations.
Prenez en compte les informations contradictoires, inadéquates ou ambiguës.
Construisez des arguments convaincants fondés sur les données plutôt que sur l’opinion.
Sélectionnez l’ensemble le plus solide de données à l’appui.
Évitez les conclusions exagérées.
Identifiez les trous dans l’argumentation et suggérez des informations supplémentaires à recueillir.
Reconnaissez qu’un problème peut ne pas avoir de réponse claire ou de solution unique.
Proposez d’autres options.
Prenez en considération toutes les données du problème.
Articulez l’argument et le contexte de cet argument.
Utilisez correctement et précisément les preuves pour défendre l’argumentation.
Organisez l’argument de manière logique et cohésive.
Évitez les éléments étrangers dans le développement d’un argument.
Présentez les preuves dans un ordre qui contribue à un argument persuasif.
-
« Critère de Neil deGrasse Tyson », tel que remonté sur Twitter par Cahnory ツ. ↩
-
d’après Parker, Richard, and Brooke Noel Moore. « Critical thinking ». McGraw-Hill Humanities, 2014. ↩