On a reçu un nouveau livre jeunesse : « Comme un million de papillons noirs ».
– Papa, on peut lire cette histoire ?
– Oui, bien sûr. Pourquoi celle-ci ?
– Parce que la petite fille, elle est jolie, comme moi, et elle aime pas l’eau sur ses cheveux.
– Et ?
– Bah moi, j’aime pas les shampoings. Tu vois, on est pareil.
J’ai ri et on a lu l’histoire. Comme il posait des questions, nous avons un peu parlé (nous avons déjà plusieurs fois abordé les couleurs de peau).
– En fait, les autres enfants comprennent pas parce qu’elle est différente.
– Eux aussi sont différents. Tout le monde est différent.
– Oui, moi j’ai des yeux bleus.
– Oui, et ça fait plutôt de toi quelqu’un de remarqué positivement. Tout le monde n’a pas cette chance.
– Alors c’est comme mes chaussures roses que j’avais, avant.
– Oui, c’est plutôt comme ça. Mais tes chaussures, ça n’est pas toi.
– Ah… je comprends.
Qu’on ne vienne pas me dire après qu’une histoire avec une petite fille noire n’est pas universelle, si mon fils de 5 ans a trouvé comment s’identifier à elle en 20 secondes.