Ce soir, mon petit de 6 ans, pour la 150e fois, est tombé de sa chaise à force de gigoter et de s’y assoir sur une demi-fesse. Donc évidemment, je lui rappelle qu’on le met en garde à chaque fois, qu’il persiste à s’assoir n’importe comment, et donc que ça explique pourquoi il tombe.
Il n’aime pas qu’on le mette face à ses contradictions, donc il commence par se fâcher, puis chouine. Je sais qu’il s’agit d’un caprice, donc je reste impassible et savoure mon fromage.
Le silence revient peu à peu.
Après quelques minutes où le repas semble avoir repris son cours, il se lève et vient me faire un câlin. Je l’accueille à bras ouverts, le prends sur mes genoux. Il me sert très fort, je sers aussi. Je l’entends pousser un long soupir, comme s’il avait réussi à faire sortir qu’il avait sur le coeur. J’attends qu’il relâche son emprise pour relâcher aussi. En attendant, je lui demande :
Est-ce que c’est un câlin qui veut dire « je suis désolé papa de m’être mal assis sur ma chaise et à l’avenir je m’assoirai mieux ? »
Au creux de mes bras, je sens sa respiration changer de rythme. Il réflechit. Puis il desserre un peu son emprise, sans pour autant interrompre notre câlin, comme pour marquer une légère prise de distance, puis me répond :