Mes privilèges sont nombreux et me permettent d’apprécier ma vie, de mieux comprendre ce que peut être la vie des autres, et de relativiser les quelques épreuves qui j’ai pu rencontrer jusqu’ici ainsi que le mérite que je pourrais penser avoir en les ayant dépassées.
L’exercice de lister mes privilèges est délicat, et imparfait. En le faisant, je vais oublier des choses. Je ne m’interdis pas de reprendre cette liste ultérieurement.
Éducation et formation
- J’ai suivi des études qui correspondaient à mes envies.
- J’ai fait des études supérieures me donnant accès à des emplois désirables.
- Les frais relatifs à mon éducation ont été couverts par mes parents et par la collectivité et dès le plus jeune âge, j’ai eu accès à des activités extrascolaire et tout le soutien dont j’avais besoin.
- Je peux avoir une conversation sérieuse avec n’importe quel anglophone.
- Je travaille dans un domaine qui me plait.
Santé et bien-être
- Les frais relatifs à ma santé ont été couverts par mes parents et par la collectivité. J’ai accès à un médecin et aux médicaments nécessaires à ma santé, comme à celle de ma famille.
- Je n’ai jamais été en dépression. Je n’ai jamais été en incapacité mentale. - Je n’ai jamais eu envie de me suicider.
- Je n’ai jamais eu d’addiction.
- Je suis toujours bien dans mon genre, qui est mon genre de naissance, et celui-ci n’a jamais été ne serait-ce que discuté par mon entourage.
- La société ne m’a jamais fermé de portes en raison de mes capacités physiques. Je vis sans subir le regard négatif de la société sur mon corps.
- J’ai toujours été suivi et soigné, sans craindre de ne pas pouvoir régler mon reste à charge.
- J’ai toujours eu accès à une alimentation saine et variée.
Sécurité et liberté
- Personne ne m’a jamais dit que je ne pourrais pas faire quelque chose pour des raisons indépendantes de mon état de santé ou sur lesquelles je n’avais aucune emprise (mes origines, mon sexe, mon genre…).
- Personne ne m’a même dit que ça serait plus difficile pour moi que pour d’autres, que je devrais faire plus attention que les autres, pour ma propre sécurité.
- Je n’ai jamais été attaqué ou agressé pour mon absence de croyances religieuses.
- On a contrôlé 4 fois mon identité depuis que je suis majeur.
- Je marche dans la rue sans avoir peur ou être importuné.
- Je n’ai presque jamais été réduit à un stéréotype ou à une classe et jugé négativement uniquement sur cette appartenance.
- Je n’ai jamais eu peur que les gens sachent mes préférences sexuelles : ni mes parents, ni les gens dans la rue. Je suis à l’aise avec mon hétérosexualité et avec mon expression de genre, qui semblent logiques et naturelles car leur articulation correspond à la norme, ce qui me permet d’être à l’aise avec les signes d’affection publics de ma femme ou de mes enfants, sans crainte pour elle, eux, ou moi.
- Je suis rarement réduit ou ramené à mon apparence. J’ai le loisir de ne pas être conscient de mon apparence une grande partie de ma journée.
- Je n’ai jamais eu besoin de cacher qui je suis ou ce en quoi je crois. Ma survie ou même mon intégrité physique a rarement été mise en danger dans l’espace public.
- Je suis libre d’exprimer mes opinions politiques sans conséquences sur ma santé ou ma sécurité. L’impact de cette expression sur mon cadre professionnel n’est pas nul, mais il n’est pas non plus critique.
- Je suis libre de m’engager dans les causes qui me tiennent à coeur, sans crainte de représailles (mais un peu parfois de répression)
Travail et finances
- Mon métier est valorisé par la société, il est bien rémunéré. Ses modalités sont pratiques et autorisent le télétravail. La demande est forte, trouver un travail est plus facile que dans d’autres branches.
- J’ai un travail en CDI, avec un salaire brut fixe sur lequel je peux compter.
- En tant qu’homme, je suis statistiquement mieux payé que mes consoeurs, à compétences équivalentes, et j’ai plus de facilités à décrocher des emplois mieux rémunérés.
- J’ai toujours vécu dans une maison, un accès à de l’eau chaude. J’ai rarement eu froid, et jamais parce que je ne pouvais pas payer le chauffage. Je n’ai jamais eu peur de ne pas pouvoir payer le loyer.
- J’ai bénéficié de services sociaux pour me loger ou accueillir mes enfants à des moments où je n’avais pas les moyens ou les compétences pour le faire.
- Je vis dans un pays qui entretient des lois me permettant de régulièrement prendre des congés payés, d’avoir du temps libre et de me reposer.
Relations et place sociale
- Quand je parle, on m’écoute.
- Quand je parle, on me croit.
- Je ne suis pas seul. Des gens sont là pour moi et ont les moyens de m’aider s’il m’arrive quelque chose de grave, qu’il s’agisse de ma famille, de mes amis ou de connaissance professionnelles.
- Mes parents comme ceux de ma femme sont encore en vie. Elles et ils nous soutiennent et sont présents pour nos enfants.
- J’avais 6 ans la dernière fois qu’on m’a fait des réflexions sur mon accent.
- Je suis blanc et, dans l’environnement dans lequel j’évolue, c’est considéré comme la norme. On ne me remarque pas, on ne m’ostracise pas pour ma couleur de peau. Je ne suis jamais le seul « comme moi » dans un espace.
- Je ne me suis jamais senti déclassé ou inutile.
- Je vis sans subir le regard négatif de la société sur mon corps.
Déplacements et culture
- J’ai voyagé dans plusieurs pays, rencontré plusieurs cultures. Je n’ai jamais été entravé dans mes déplacements en raison de qui je suis ou d’où je viens.
- Je suis né dans un pays avec un niveau de vie plus élevé que les autres, ce qui facilite les voyages. Je peux passer 3 semaines de vacances au Cambodge, un Cambodgien ne peut pas facilement passer 3 semaines de vacances en France.
- J’ai librement, et même parfois gratuitement, accès à la connaissance, à la culture et aux infrastructures sportives, qu’il s’agisse de bibliothèques, de spectacles financés ou subventionnés par la collectivité. J’ai les moyens de me procurer ce que la collectivité ne fournit pas.
- J’ai souvent vécu en ville, ce qui m’a permis d’accéder à beaucoup de services avec des transports publics. J’ai aussi profité de parcs et espaces verts entretenus par la collectivité.