Certains économistes utilisent la notion de ruissellement pour justifier les actions permettant aux personnes fortunées d’accroître leur fortune. L’idée est qu’en investissant cet argent, les riches partageraient cette fortune avec les autres, qui à leur tour consommerait des biens et services leur permettant de partager leur fortune avec de moins fortunés, etc. Ce n’est évidemment pas vrai, mais j’aimerais attirer votre attention sur le nom du concept, le « ruissellement ».
Le ruissellement, en hydrologie, décrit un phénomène où l’eau s’écoule de là où elle est peu présente (des montages, des terrains) vers des étendues ou des nappes où elle existe en gros volumes (les lacs, les fleuves et bien sûr, les océans). En s’écoulant, l’eau entraîne avec elle des particules plus ou moins grosses en fonction de la quantité d’eau en mouvement et de la pente, c’est l’érosion. Cette érosion appauvrit le terrain de ses éléments nutritifs essentiels, le rendant moins fertile. Si le ruissellement se poursuit pendant longtemps, alors ce sont carrément des particules de terre ou de pierre qui s’arrachent, ce qui peut entrainer des ravines durables sur le terrain, à même de favoriser encore davantage l’assèchement des terres.
C’est une excellente description du capitalisme.
Le capitalisme décrit un phénomène où le capital se transmet de là où il est peu présent (les pauvres), vers des fonds ou des comptes où il existe en gros volumes. Chaque fois que le capital fuit vers les plus fortuné
, il entraine avec lui des éléments essentiels de financement des communs (culture, santé, transports, éducation, chomâge, retraite…). Cette érosion appauvrit la société de ses éléments nutritifs essentiels, la rendant moins fertile. Si le ruisselement se poursuit pendant longtemps, alors ce sont carrément des services publics entiers qui disparaissent (l’électricité), ce qui peut entrainer des dégradations durables dans la société, à même de poursuivre son appauvrissement au bénéfice du capital.