À chaque nouvelle annonce fragilisant le chômage, les français
semblent choqué , comme s’il était anormal de toucher à ce droit inaliénable. C’est malheureusement dans la parfaite continuité d’une politique de gouvernement qui a supprimé la cotisation salariale au chômage pour transformer ce système assurantiel en système institutionnel.Dis plus simplement : si vous ne payez plus, symboliquement, vous n’avez plus votre mot à dire.
Et pour vous faire gober la pillule, on a emballé ça dans des mesures « de pouvoir d’achat ».
Je me rappelle, fin 2017, quand Emmanuel Macron et son gouvernement ont supprimé les cotisations chômage, mon épouse et moi expliquions que non, ce n’était pas des charges, mais la contrepartie d’un droit. La suppression des cotisations chômage change toute la pensée du système.
C’était un système dans lequel les travailleurs échangeaient des cotisations contre des pensions lors de la survenue d’un risque. C’est désormais un système social : les sommes versées dépendent de la bonne volonté des dirigeant
.Alors oui, ces cotisations ont été remplacées par un impôt généralisé compensateur. Mais ne nous leurrons pas, la situation ne va qu’aller en empirant. Aucun
dirigeant n’osera rétablir des cotisations spécifiques et résister à la tentation d’utiliser l’impôt prélevé à d’autres fins sera très difficile.En l’absence de cotisations spécifiques issues des salariés, la couverture du risque va s’amenuiser. On fera feu de tous les arguments pour justifier la destruction des sécurités mais à termes, je pense que seul
les plus aisé s’en sortiront en souscrivant à une assurance chômage complémentaire ou se dirigeront vers d’autres investissements. Les indemnités, elles, baisseront jusqu’à rejoindre les minima sociaux.Minima qui, comme le SMIC, seront indexés sur un mix entre le taux de chômage et l’inflation (qui ne touche pourtant pas toutes les populations de la même manière) et jamais réévalués pour éviter de perturber le système de paupérisation qui permet de maintenir les populations dociles dans un capitalisme prédateur.
Je suis profondément en colère contre ce gouvernement. La déconstruction des acquis du travail construits sur un demi-siècle de victoires (chômage, retraite, hiérarchie des normes) a été méthodique et précise, et continue pendant qu’on parle.