En 2022, je m’étais lancé comme bonne résolution de devenir pisci-végétarien, comme première étape vers le végétarisme. L’année touche à son terme, et je n’ai jamais été aussi proche de l’objectif.
Quand j’ai arrêté de fumer, je suis passé par cette étape d’abstinence difficile pendant laquelle je ne fumais plus, donc je n’étais plus un « fumeur ». Mais je rêvais tellement de fumer que je n’avais pas vraiment l’impression d’être un « non-fumeur ». J’en suis là aussi avec les produits carnés.
Il faut dire que je ne me mets pas non plus une pression énorme. Même si je pense que l’expérience crée la pensée, et qu’il faut donc expérimenter soi-même pour comprendre, je sais aussi que le monde ne se portera pas mieux si moi, Boris, je deviens un vrai végétarien.
Il y a environ 5 % de végétariens et de végans sur Terre. Si, au prix de lourds efforts, on double ce nombre, on baissera la consommation mondiale de 5,2 %1. Si on convainct le reste de la population de manger moins de viande (par exemple, en enlevant une consommation sur cinq), alors on baissera la consommation de… 19 %.
Consommer moins de viande ne passera donc pas forcément par une augmentation des gens ayant le régime que je vise, je ne me voile pas la face. Par contre, pour convaincre d’autres citoyen
d’essayer, il faut avoir des arguments : des alternatives, des recettes, un discours construit sur la nécessité de consommer moins de viande, des idées pour y arriver et une autorité qui s’acquiert, en partie, par l’exemple.Encore trop de repas de Noël se sont déroulés en France sans que ce sujet ne puisse être abordé à table, pour ne pas « casser l’ambiance ». C’est pourtant une évidence qui ne devrait même pas faire débat. Mangez moins de viande n’est pas une attaque envers les un
, les autres, les traditions ou les valeurs du groupe. Vous pouvez manger moins de viande et déguster un chapon à Noël. Manger moins de viande et apprécier celle que vous achetez. L’objectif, c’est d’en consommer moins. C’est un impératif de survie.Et j’ai le sentiment qu’il faut le dire et le redire parce que c’est encore loin de se traduire dans les assiettes :
[…] s’il y a bien eu une baisse de la consommation moyenne par habitant à partir de 1990, celle-ci a été finalement assez faible (-11 % en 23 ans) et la tendance des dernières années est plutôt à une stabilisation voire à une augmentation.
[…].
La consommation de viande « entière » (pièces de boucherie, volailles entières, morceaux surgelés, etc.) s’érode en effet depuis plusieurs décennies, mais la restauration hors domicile de viande (les fameux burgers notamment) augmente tout comme la consommation de plats préparés et de produits transformés contenant de la viande (pizzas, sandwiches, cordons bleus, nuggets…).
« Non, la consommation de viande ne baisse pas », Lucile Rogissart et Claudine Foucherot
À vos économes.
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Ces 5,2 % sont optimistes, parce qu’on rendrait végétariens ou végans des gens ayant majoritairement déjà une consommation de viande inférieure à la norme. Donc en réalité, la réduction sera inférieure. ↩