Le matin, j’explique :
— J’insiste mais le grand commence à être propre, il faudrait commencer à lui enlever la couche dans la journée. De nôtre côté, on essaie de le faire le soir.
— Ah d’accord, je vais le faire.
Le soir, ma femme vérifie :
— Vous lui avez enlevé la couche alors ?
— Ah non, c’est compliqué. Si je ne lui mets pas la couche dans la journée, il va se faire dessus à la sieste.
— Non mais pour la sieste vous lui laissez.
— Ah, très bien.
Il embraie alors sur un autre problème :
— Il me faudra des cotons, aussi, il n’y en a presque plus.
— Oui, nous allons en ramener, mais en attendant il y a des lingettes dans le sac.
— Ah oui mais moi les lingettes, j’aime pas ça, c’est pas pratique pour les moucher.
— Mais attendez, vous les mouchez avec les cotons pour le cul ⁈
— Bah oui, je n’ai plus de mouchoirs.
— Mais on va en remettre dans le sac, n’hésitez pas à nous le dire !
— Ah, très bien.
Le lendemain matin, je remets les points sur les « i » :
— Bon alors je le redis : il faut qu’il commence à passer du temps sans couche.
— Oui, cet été ça sera plus facile. C’est facile à changer un short.
J’hallucine.
— Non, pas cet été, pas demain, aujourd’hui. Un short, c’est pas plus facile à changer qu’un pantalon. C’est juste plus rapide à laver et sécher, mais ça, c’est pas votre problème, si ?
— Ah oui, c’est vrai.
— Bien. Tant qu’on y est, voici des mouchoirs et des lingettes. Au cas où ça ne serait pas clair, les mouchoirs sont pour le nez et les lingettes pour les fesses. Eventuellement, vous pouvez choisir l’un ou l’autre pour essuyer le grand quand il va au pot.
J’ajoute un autre point qui me gêne, tant qu’à faire :
— Au passage, ce serait bien de débarbouiller les enfants après le goûter, parce qu’on les récupère très cochons, le soir et ça m’embête qu’ils restent avec des saletés autour de la bouche de 16h à 18h30, quand même.
— Oui je sais, j’essaie, mais ils ne veulent pas.
— ILS NE VEULENT PAS ⁈ Mais c’est qui l’adulte, ici ?
— Ah oui mais moi je ne suis pas vous, leur papa, j’essaie de ne pas les braquer.
— Et bien moi je suis leur papa, et en tant que papa, je voudrais qu’ils aient la bouche propre aussi souvent que possible.
— Ah oui, ça se comprendre, remarquez.
Je vais craquer, je vais craquer.